Le 17 avril 2024 – Le député d’Abitibi-Témiscamingue, Sébastien Lemire, dénonce un budget d’ingérences dans les champs de compétence du Québec qui servira bien davantage les intérêts électoraux de Justin Trudeau que les citoyens de l’Abitibi-Témiscamingue.
« Ce budget est un empiètement sans précédent dans les compétences du Québec. Ottawa dépense sans compter dans nos champs de compétence. Et, en plus, la grande majorité des sommes, notamment en logement, sont ventilés après les prochaines élections. Ce sont des promesses électorales dévoilées avant le temps. L’exercice ne répond pas aux attentes du Bloc Québécois sur le soutien des aînés, le droit de retrait du Québec des ingérences, le logement, le remboursement de la facture pour les demandeurs d’asile et la fin des subventions aux pétrolières. Le Québec sera contre, donc nous serons contre », a souligné Sébastien Lemire.
Ingérence après ingérence
Ce budget est aussi marquant pour ses ingérences dans les champs de compétence du Québec. Plus de 20 programmes différents portant sur le logement sont répertoriés et, à la clé, de nombreuses conditions, par exemple l’imposition d’assouplissement aux règlements de zonage. « Notre réalité régionale n’est pas la même qu’ailleurs. On ne peut pas construire des « plex » sur des caps de roches ou sur des lits de rivière. Comment ces conditions vont s’articuler ici? Je me questionne vraiment sur l’impact réel de ces mesures. On sait déjà que les programmes sont rarement adaptés à notre réalité. Qu’on envoie le chèque à Québec et qu’on nous laisse décider des actions qu’on doit poser », a expliqué M. Lemire.
Notons aussi que la grande majorité des sommes liées aux programmes de logements viendront après les prochaines élections. « 90% du financement lié à accélérer la construction d’appartements ou au Fonds pour les infrastructures liées au logement, qui sert à construire des aqueducs et des égouts, sont prévues après la prochaine élection. Et il en va de même pour l’assurance médicament, le réinvestissement dans l’armée. Ce n’est pas un budget, c’est la plateforme électorale des libéraux pour la prochaine élection », a signalé le député d’Abitibi-Témiscamingue.
Qui plus est, les ingérences se multiplient aussi en santé avec le financement de l’assurance médicament et des soins dentaires jumelé à un projet de loi sur les normes pancanadiennes de soins de longue durée. « Québec possède déjà les compétences nécessaires. Prenez le Régime d’assurance-médicament du Québec. Ottawa va créer une structure, engager des gens pour dédoubler ce que nous offrons déjà. Qu’on envoie les sommes à Québec », a soutenu Sébastien Lemire.
« On jurerait que c’est un budget provincial. On est en droit de se demander qui s’occupe des domaines de juridiction fédérale comme la gestion des frontières, la hausse des pensions de vieillesse ou l’assurance-emploi. À la lecture du budget, je n’ai pas de réponse. C’est peut-être la preuve que le Québec serait capable de le faire et d’être un pays indépendant », a ajouté Sébastien Lemire.
Des attentes régionales non rencontrées
Le député d’Abitibi-Témiscamingue ne trouve que très peu de choses pour la région. « Il n’y a rien pour les infrastructures sportives, un domaine où l’Abitibi-Témiscamingue a nettement besoin de sommes pour créer des milieux de vie stimulants pour attirer et retenir les gens chez nous. Il n’y a rien pour améliorer la qualité de vie de nos aînés alors que les sommes mentionnées ne sont que des bonifications déjà annoncées. Nos producteurs et productrices agricoles voient la bonification du plafond de la partie sans intérêt des prêts du programme de paiements anticipés passer de 350 000$ à 250 000$ et n’annonce rien pour les aider à faire face aux changements climatiques mis à part une volonté de consulter… Et pour l’exploration minière, Ottawa ne prolonge le crédit d’impôt que d’un an et fait quelques changements cosmétiques au crédit d’impôt à l’investissement dans la fabrication de technologies propres pour soutenir l’exploitation et le traitement des gisements polymétalliques. Pour les minéraux critiques, de petits pas sont réalisés, mais on reste loin des investissements nécessaires au développement de la chaîne d’approvisionnement en région. Bref, l’Abitibi-Témiscamingue n’obtient pas grand-chose », a-t-il évoqué.
Néanmoins, quelques éléments sont positifs dans ce budget. À partir de 2028, chaque enfant verra un Régime enregistré d’épargne-études être ouvert à son nom pour obtenir ainsi le Bon d’études canadien. L’allongement de la période d’amortissement, la bonification du montant disponible pour un RAP ou la réduction des frais bancaires pour des fonds insuffisants. « D’autres mesures seront à surveiller, notamment l’augmentation des bourses pour les étudiants à la maîtrise et au doctorant ainsi que le financement en recherche. Il reste à voir comment cela se déclinera, mais il s’agit de quelques mesures positives qui pourraient bénéficier à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue », a soulevé M. Lemire.
La fin du fédéralisme
Le budget 2024 marquera le moment où le gouvernement Trudeau a officialisé sa volonté de fer de gouverner sans égard pour les champs de compétence et d’imposer aux provinces les priorités d’Ottawa. « Ce budget marque la fin du fédéralisme. Plus que jamais, le fédéral s’improvise maître d’œuvre des compétences québécoises, provinciales et municipales. Il utilise son pouvoir de dépenser pour prendre en otage le Québec, les provinces et les municipalités avec l’argent des contribuables. Du « maîtres chez nous » des Québécois, on glisse vers un fédéral « maître partout ». Nous aurons le choix : laisser le fédéral et la nation voisine dicter d’en haut ses priorités et faire à notre place nos choix de société à même notre argent. Ou choisir d’assumer pleinement notre entière souveraineté », a conclu le député d’Abitibi-Témiscamingue
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À propos :
Pour Sébastien Lemire, être député c’est d’abord être à l’écoute des gens afin de porter, avec eux, leurs aspirations et d’adapter leur environnement aux réalités d’aujourd’hui. C’est avoir un leadership rassembleur et collaboratif sur les enjeux qui nous touchent et participer à développer un milieu de vie durable, vivant, humain et à notre image.